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À la fin de 1955, en pleine guerre froide, alors qu'à Québec Maurice Duplessis fait surveiller par des gardes les trésors polonais vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le but de s'assurer qu'ils ne puissent être remis au « gouvernement de sans-Dieu » qui règne à Varsovie, Jacques Hébert, le fougueux directeur de l'hebdomadaire Vrai, s'envole pour un voyage inédit. Il quitte Beloeil pour deux semaines et s'en va derrière le « rideau de fer ». En apôtre de la paix entre les peuples, le père de famille de 32 ans se rend en Pologne communiste. À son retour, le compte rendu qu'il donne de son séjour polonais à la jeune télévision de Radio-Canada déclenche un tollé chez certains journaux duplessistes et catholiques de la province. La violente polémique au centre de laquelle il se retrouve se prolonge pendant des mois et va de rebondissements en coups de théâtre. Première grande controverse dans laquelle baigne Jacques Hébert, avant ses démêlés dans l'affaire Coffin et cinq ans avant son voyage en Chine rouge, la clameur autour de son scandaleux séjour dans un pays du bloc de l'Est témoigne du maccarthysme local et représente surtout un épisode emblématique de la Grande noirceur.
