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Après les attentats du 11 septembre, l'administration Bush déclare une guerre totale au terrorisme et octroie à la CIA les pleins pouvoirs. En toute impunité, s'estimant au dessus des lois et bénéficiant d'une culture du secret, celle-ci séquestre et torture des suspects, au nom de la recherche d'informations. En 2009, la commission du renseignement du Sénat américain ordonne une enquête sur les méthodes de détention et d'interrogatoire de la CIA. Celle-ci sera rendue publique en 2014, au terme de plusieurs mois de lutte d'influence au sein de l'administration Obama. Le rapport dévoile des faits accablants : détention injustifiée et abusive de certains suspects, techniques d'interrogatoire extrêmes, existence de geôles secrètes dans des pays étrangers appelées « sites noirs ». Il renferme le pire et le meilleur des États-Unis : d'un côté la torture et les criminels de bureau, de l'autre les moyens d'enquête dévolus aux parlementaires et la publication du rapport. Il nous alerte sur le fait qu'aucun pays n'est à l'abri de pareils agissements de la part de services aux pouvoirs immenses oeuvrant pour des objectifs louables mais potentiellement contraires aux valeurs démocratiques.
Dianne Feinstein, sénatrice démocrate de Californie, est présidente de la commission du renseignement du Sénat. Elle a dirigé le rapport de la commission.
