* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Récit imaginaire dans lequel Chardin peint son dernier autoportrait et une fois pour toutes, règle ses comptes avec Diderot par le biais d'une lettre imaginaire.
« Devant ce petit corps presqu'encore chaud, et frémissant, j'eus l'impression d'avoir tué, une seconde fois, le lapin de mes six ans. Il fallait maintenant tenter de me racheter. Le reste de ma vie, je le consacrerais à peindre des lapins. Des lapins morts, Monsieur le métaphysicien, à qui votre métaphysique retire jusqu'à l'âme, pour ne leur laisser qu'une charogne. Or les peintres animaliers veulent bien représenter des lièvres, mais s'ils gambadent, s'ils remplissent les coins de verdure dont on ne sait que faire, et répandent à la Cour un parfum de nature. Mais les autres, les morts, qu'on les mange, et qu'on n'en parle plus. À moins qu'on ne les présente sur un plateau d'argent, des airelles sur la tête et du persil dans les oreilles, comme s'ils frétillaient du plaisir d'être là, et d'exciter l'appétit de ces mangeurs étranges, qui se nourrissent de tableaux. ».