couverture

Saint-Tropez

Une américaine

Quintane, Nathalie

  • Éditeur : POL
  • 160 pages
  • ISBN 9782867448171
  • Paru le 14 mars 2001
  • 29,50 $ *

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Résumé

En abordant le personnage de Jeanne d'Arc, Nathalie Quintane avait tenté, en une série de textes courts, de substituer aux multiples charges – historique, politique, religieuse, romanesque... – encadrant le mythe, un seul «vêtement» : celui d'une écriture plane, soucieuse du détail négligé (parce que négligeable ou perçu tel), cherchant en Jeanne le plus petit plutôt que le sublime. Avec Saint-Tropez – Une Américaine, Nathalie Quintane radicalise sa démarche, en l'appliquant à deux «lieux», tout aussi occupés, voire parasités, qui pourraient a priori sembler gâchés – et violemment rétifs au genre de recherche qu'elle entreprend, tant ils sont pris, et depuis longtemps, dans des argumentaires essentiellement touristiques, politiques, médiatiques, dans des clichés de tous ordres (lexicaux, iconiques). Au moins deux techniques sont ici identifiables. Reconstitution en partant de mots-types ou de phrases-types dans lesquels les mythes se sont cristallisés, puis en se servant de documents écrits (guides, biographies, articles, récits plus ou moins littéraires) ou de témoignages oraux, ou encore d'images. Remaniement (par isolement, ou court-circuit, arrachement ou rapprochement) et enfin tentative de «désenclavement»... Saint-Tropez - Une Américaine est en fait constitué de deux textes indépendants. Cependant, comme le dit l'auteur, des poussières de l'un entrent dans l'œil de l'autre – et réciproquement : ce sont deux vues gênées sur le monde. Mais de cette gêne, Nathalie Quintane fait un instrument de réflexion et, pour commencer, une machine à littérature très efficace puisqu'elle s'agrège, comme procède toute la poésie contemporaine la plus passionnante, des éléments en principe hétérogènes à toute littérature, à toute poésie. Et aussi parce que le brouillage dont il est habilement joué, en faussant les perspectives, en rapprochant ce qui est loin, en éloignant ce qui est proche, provoque un trouble qui ne cesse d'épaissir et d'enrichir, tout en l'élucidant, ce qui est paradoxal, la matière qu'il confond.