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Retrace les trois années de démobilisation qui ont suivi l'armistice du 11 novembre 1918 en France et la difficile réadaptation des combattants à la vie civile. Outre la vision historique de la fin du conflit et de l'étalement des démobilisations, c'est une approche à la fois psychologique et ethnologique des relations entre anciens combattants et civils, qui est développée.
Le 11 novembre 1918 marque l'arrêt des combats sur le front occidental. Mais, pour cinq millions de soldats français, ce n'est pas encore la fin de la guerre. Il leur faut attendre longtemps avant d'être démobilisés et de pouvoir revenir dans leur famille. Cette histoire de la sortie de guerre, jusqu'ici méconnue, nous permet de découvrir des combattants épuisés, impatients de rentrer chez eux, et résolus cependant à ne pas accepter une paix hâtive. La haine de l'ennemi se manifeste alors avec force, et la violence de la «culture de guerre» est portée à son apogée. On imagine les soldats et les civils communiant dans la joie de la victoire. Il n'en est rien, et la fracture entre le front et l'arrière n'a jamais été aussi forte. L'armée française en 1918 est une armée victorieuse. C'est aussi, avant tout, une armée en deuil..
