couverture

Totalité et finitude : Spinoza et Heidegger

Vaysse, Jean-Marie

  • Éditeur : Vrin
  • Collection : Bibliothèque d'histoire de la philosophie
  • ISBN 9782711616602
  • Paru le 26 janvier 2004
  • 73,50 $ *
  • Philosophie

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Résumé

Etablit les similitudes entre la pensée de Spinoza et celle de Heidegger, pas si éloignées qu'elles pourraient le sembler, car elles déconstruisent la métaphysique : Heidegger en dévoile la constitution onto-théologique, Spinoza l'utilise pour en tirer des conséquences qui se retournent contre elle. Explique ensuite en quoi les deux démarches constituent une sorte de visage de Janus de la pensée.

Quatrième de couverture

Spinoza est le penseur de la totalité d'une finitude essentielle et montre que l'homme, tout en n'étant pas "comme un empire dans un empire", peut cependant accéder au savoir de son appartenance à la totalité comme cause prochaine, en une intuition intellectuelle que la tradition réservait à Dieu. Heidegger est le penseur de la finitude ontologique, pour qui la pensée de l'Être est ancrée dans l'analytique du Dasein comme cet étant dont la seule essence est l'existence finie. Là où Spinoza propose une éthique excédant la logique de la métaphysique, Heidegger entreprend un travail de déconstruction de celle-ci, visant à sa métamorphose en une autre pensée permettant de rejouer le logos, la mort, le devin. Heidegger parle peu de Spinoza qui semble court-circuiter le fil historial de sa lecture de la métaphysique. Comment comprendre ce quasi-silence, si ce n'est en admettant que l'éthique fait retour dans l'ontologie fondamentale? L'ethos doit alors se penser comme un séjour, qui est tout à la fois un habiter et une manière d'exister ordonnés à une vérité de l'Être. Celui-ci n'est le transcendant absolu qu'en tant qu'il n'est pas une transcendance antique, mais l'immanence de ce fond abyssal duquel tout ek-sister doit s'arracher et à partir duquel il trouve sa tenue. Joie active, la béatitude est l'affect ontologique par excellence, et elle est aussi l'angoisse comme sérénité. Le mutisme de Heidegger pourrait ainsi signifier un accord impensé avec la seule pensée qui ne se laisse pas intégrer dans une histoire de l'Être et qui demeure comme une "anomalie sauvage". S'il est vrai que tout penseur a deux philosophies, la sienne et celle de Spinoza, on est en droit de se demander si la philosophie de Spinoza ne fut pas la philosophie silencieuse et sans cesse indicible de Heidegger.
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