couverture

De la question sociale à la question raciale

Représenter la société française

Beaud, Stéphane

  • Éditeur : La Découverte
  • Collection : La Découverte poche. Sciences humaines et sociales
  • ISBN 9782707158512
  • Paru le 23 septembre 2009
  • 15,95 $ *

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Résumé

Les émeutes urbaines de 2005 en France et les controverses suscitées ont placé au coeur du débat public une question majeure, jusque-là trop souvent niée : des refus d'embauche aux quotas de logements sociaux, certaines inégalités sociales sont de plus en plus reconnues comme des discriminations raciales. Les auteurs tentent de savoir si les deux notions sont devenues synonymes. Préface inédite.

Biographie de l'auteur.e

Didier Fassin, professeur de sciences sociales à l'Institut d'étude avancée de Princeton et directeur d'études à l'EHESS, a notamment publié Quand les corps se souviennent (La Découverte, 2005) et L'Empire du traumatisme (avec R. Rechtman, Flammarion, 2007).

Éric Fassin, professeur agrégé à l'École normale supérieure, est notamment l'auteur de L'Inversion de la question homosexuelle (Amsterdam, 2e éd. 2008), codirecteur de Discriminations : pratiques, savoirs, politiques (La Halde/La Documentation française, 2008) et coauteur de Cette France-là (La Découverte, 2009).

Quatrième de couverture

Aujourd'hui, la question raciale vient apporter un démenti aux discours qui se réclament de l'universalisme républicain ; mais elle ne permet pas davantage de représenter la société exclusivement en termes de classes. À l'ombre des émeutes urbaines de l'automne 2005, c'est la représentation d'une France racialisée qui depuis s'est imposée dans le débat public. On n'ignorait pas le racisme ; on découvre combien les discriminations raciales, dans l'emploi, le logement et à l'école, face à la police et à la justice, structurent des inégalités sociales. En retour, se font jour des identifications ainsi que des tensions dans le langage politique de la race, naguère encore interdit de cité. Faut-il donc parler de races, ou pas ? Comment nommer ces réalités sans stigmatiser les groupes qu'elles désignent ? Doit-on se réjouir que les discriminations raciales soient enfin révélées, ou bien se méfier d'un consensus trompeur qui occulterait des inégalités économiques ? D'ailleurs, en a-t-on vraiment fini avec le déni du racisme ?

Les études réunies dans ce livre composent un éloge de la complexité, autour d'un engagement problématisé : comment articuler, plutôt que d'opposer, question sociale et question raciale ? Une nouvelle préface vient confirmer les déplacements repérés trois ans plus tôt : l'émergence d'une «question raciale» - et plus seulement «raciste» - ou «immigrée», qui croise la «question sociale» sans s'y réduire, interroge désormais l'ensemble des paradigmes qui sous-tendent les représentations de la société française.