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En 1976, Samuel rêve de monter Antigone de Jean Anouilh sur un champ de bataille à Beyrouth. Les personnages représenteraient les peuples et les croyances de la région. Il espère une heure de répit que tous acceptent. A l'agonie, il fait promettre à son ami Georges de prendre sa suite. Adaptation en bande dessinée du roman éponyme de Sorj Chalandon.
L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre. En prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.. Samuel était Grec. Juif aussi, mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage, et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne....
