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Dante et le dernier voyage d'Ulysse

Poirier, Jean-Louis

  • Éditeur : Belles lettres
  • Collection : Essais
  • ISBN 9782251420615
  • Paru le 11 avril 2016
  • 52,95 $ *
  • Essais

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Résumé

Partant de l'interprétation de la mort d'Ulysse donnée par Dante dans le chant XXVI de l'Enfer, le philosophe s'interroge sur l'entreprise de découverte du monde, sur le désir de savoir, sur le partage du connu et de l'inconnu et sur la soif d'exploration de l'homme moderne.

Quatrième de couverture

!!TL!!Franchissant les Colonnes d'Hercule, Ulysse et ses compagnons s'aventurent vers l'inconnu, sur l'Océan, en quête de l'expérience inouïe du «monde sans habitants». Leur navire emporté par un tourbillon, ils disparaissent corps et biens.. Prenant appui sur le récit de Dante, au Chant XXVI de L'Enfer, l'essai avance un questionnement dans plusieurs directions.. À côté d'une problématique de la mémoire et de la transmission, le destin d'Ulysse conduit à interroger l'entreprise même d'explorer le monde, avec les interdits qu'elle ne cesse à la fois de braver et de susciter, mobilisée de l'intérieur par des pulsions qui n'accèdent pas toujours à la lumière, mais aussi de l'extérieur par la présence insistante de recoins inaccessibles dans un monde de moins en moins hospitalier.. En retravaillant, avec Blumenberg, le thème de la non-fiabilité du monde, la voie est ouverte à un approfondissement qui dirige l'interrogation vers quelques métaphores décisives, en particulier celles qui relèvent de la navigation et du naufrage. En un champ à la fois métaphysique, historique et éthique, parfois théologique, on tente au fond de dégager les réquisits premiers de toute découverte du monde et d'esquisser ce qu'en termes phénoménologiques on pourrait appeler une archéologie de l'exploration du monde. Bref, on décrit la figure singulière, historique et concrète, que prend dans l'espace terrestre le partage du connu et de l'inconnu, ce partage même qui oppose le «monde habité» et le «monde sans habitants», et que déstabilise radicalement, au début des Temps modernes, l'irrésistible fièvre qu'a l'homme de connaître son monde.. Je relis L'enfant d'Agrigente, je relis Le latin mystique, je relis Curtius, Auerbach, Pierre de Nolhac... : je les réunis en esprit dans une collection idéale qui satisfait à la conception que je me fais de l'essai. Le mot est à la mode et désigne un genre polymorphe : essais historiques, scientifiques, politiques, critiques ; tantôt l'exposé d'un point de vue brillant et instantané, proche du pamphlet, tantôt la quintessence de recherches patientes dans un champ disciplinaire donné. C'est plutôt ainsi que je vois la création d'une collection intitulée «Les Belles Lettres/essais». Dans le paysage éditorial français, notre maison se distingue par la place qu'elle réserve à l'érudition, cette sévérité, qui est de fondation, est son honneur. Elle se distingue aussi par la place éminente donnée à des langues et à une culture qui sont de plus en plus l'apanage de spécialistes. Mais l'érudition n'est pas cuistrerie et il arrive que la spécialité partagée vienne enrichir d'un éclat irremplaçable la culture universelle. Seulement, il faut, pour cela, infuser à la philologie une âme, c'est-à-dire de l'amour - et un style. Ou, comme sur la monnaie d'Auguste, à la lenteur cuirassée du Crabe marier la légèreté du Papillon1. C'est le