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Il y a vingt ans, Deng Xiaoping libéralisait l'économie chinoise. Aujourd'hui les Chinois se sont enrichis, mais ils n'ont toujours pas droit à la parole. Un état des lieux complet d'une société en proie à de profondes contradictions, depuis qu'avec l'argent sont revenus les industries privées, le commerce, la littérature, le sexe, la superstition, les gangs.
En décembre 1978, Deng Xiaoping stupéfia le monde en déclarant que socialisme ne devait plus rimer avec paupérisme. Toute expérience était bonne à tenter pourvu qu'elle apporte la prospérité. Mais si la Chine communiste adoptait la liberté d'entreprise, si chacun obtenait le droit de s'enrichir, tous devaient garder le silence : la pensée et les affaires publiques restaient le monopole du Parti. «Sois riche et tais-toi !». Aujourd'hui, les Chinois se sont enrichis mais ils n'ont toujours pas droit à la parole. Après trente ans d'encadrement dans l'étouffant creuset égalitaire forgé par Mao, le grand dégel économique a bouleversé la société : avec les industries privées, le commerce, la littérature, la photographie, l'argent, sont réapparus la superstition, les gangs, les sectes, et de fortes inégalités.. Le pays est au bord de l'explosion.. Loin des discours officiels et des idées toutes faites, Eric Meyer, observateur attentif et passionné, présente ici un état des lieux complet d'un pays en proie à de profondes contradictions, nous apportant les clés nécessaires pour prendre la mesure des mutations extraordinaires auxquelles le géant de l'Asie, tout récemment entré à l'OMC, va devoir faire face. Portraits, histoires de vie, scènes caractéristiques, ponctuent l'enquête et rendent cet essai vivant et sensible comme un récit de voyage..
