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La psychogéographie, concept inventé par Guy Debord, se définit comme l'impact du milieu géographique, aménagé ou non, sur les comportements des individus. S'affranchissant de la perspective politique radicale des situationnistes, et privilégiant une approche pluridisciplinaire, les auteurs la replacent dans un contexte historique et l'utilisent pour une réflexion novatrice sur la dérive urbaine.
« Pour que la psyché puisse ainsi se "chosifier" et pour que l'extériorité physique puisse impressionner le sujet et se transformer en "respir" subjectif, ce qui veut dire se spiritualiser, il faut donc que le rapport homme- monde s'arrache au dualisme psycho-physique. Cette expérience psychogéographique du chiasme entre l'intérieur et l'extérieur exige alors que l'on distingue une sorte d'interface, d'intermédiaire, de tiers-monde, où s'opère la spatialisation du psychisme et la psychologisation de la res extensa. »
Jean-Jacques Wunenburger . En inventant le terme de psychogéographie, Guy Debord institue une expérience de la ville qui devait aboutir à une « science » des états psychiques en relation avec l'environnement urbain. Le projet initial de la psychogéographie n'a pas résisté à la radicalité politique des situationnistes. Pourtant, en nous affranchissant de la définition précise et restrictive proposée par Debord, il devient possible de considérer que la psychogéographie est à la fois héritière d'une tradition, interlocutrice de ses contemporains et initiatrice d'une postérité. Réunissant des auteurs d'horizons disciplinaires variés (philosophie, géographie, urbanisme, psychanalyse, sinologie), ce volume incite à une réflexion théorique, historique et littéraire sur ce que nous apprend l'expérience de la dérive urbaine aujourd'hui..
