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Trente arpents est un classique de la littérature québécoise. Ce roman du terroir raconte l'histoire d'Euchariste Moisan, fermier au destin tragique et amoureux de la terre, enchaîné aux traditions du monde rural, qui voit sa vie transformée par le choc de l'urbanisation et des générations. Ruiné, il partira retrouver l'un de ses fils en Nouvelle-Angleterre, au coeur de la crise de 1929.
Philippe Panneton, dit Ringuet, est né à Trois-Rivières en 1895. Trente arpents est son premier roman. Publié en 1938, il remporte le prix du Gouverneur général et de l'Académie française. Ambassadeur du Canada au Portugal, il meurt à Lisbonne en 1960.
Trente arpents est une oeuvre implacable. Toute la littérature québécoise est une littérature de la tristesse, du renoncement et du chagrin. À l'image de notre réalité qui a toujours été bien éloignée de tous les rêves échevelés que nous nous sommes obstinés à nourrir. Voici l'histoire d'un homme né de la terre, prisonnier de sa langue, de sa religion, de son village et de sa province, qui finira broyé par l'empire américain. Le symbolisme est presque trop évident. Le propos est si insoutenable qu'il explique probablement la désaffection dont a souffert ce livre depuis sa parution. De tous nos meilleurs romans, c'est le moins lu. Pourtant on pourrait facilement dire que c'est le plus grand. S'il fallait faire un rapprochement, il faudrait le faire avec le Tolstoï de Maître et serviteur et de Kholstomer. Denis Arcand
