couverture

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Laurier, Andrée

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Résumé

La beauté est parfois un don des dieux qui se révèle empoisonné. Myriam B. Gers la supporte comme une gangue qui l'étouffe. Elle est comme un cristal qui risque à tout moment d'éclater. Il lui faudra traverser le désert pour retrouver le centre d'elle-même et éprouver le plaisir de toucher et d'être touchée.

Quatrième de couverture

Andrée Laurier vit depuis toujours en parfaite entente avec des bêtes et des êtres imaginaires. Gentils pour la plupart. Et très fidèles. Elle ne le fait pas exprès. Les chats sont noirs, les êtres, moins. Elle aime les voix des écrivains, qui lui parviennent à Ottawa. Surtout lorsqu'ils sont inspirés. Son travail la porte, elle vivrait de mots. Tous les jours, elle s'écrit très sérieusement par respect pour les lettres et pour qui les aime. Certains textes en subsistent. Myriam n'a jamais vraiment « aimé » avant sa déconvenue hivernale. Elle le sait. Elle a été émue devant certaines gens, mal à l'aise devant d'autres, mais jamais avec autant de trouble que depuis son arrivée ici face à l'impavide du désert. Cette absurde, cette terrible beauté. La fin de tous les absolus. Qui condamne la chair à être. Jamais Myriam n'a été vraiment bouleversée auparavant, non. Pas à ce point. Ce lieu la trouble, l'a troublée même avant la nuit des ogres. Comme si Alba et Yacek avaient été une préparation à ce grand espacement de la vie. Avant ce jour de galerie d'art qui changea quelque peu sa trajectoire, Myriam aurait pu épouser l'héritier d'une famille riche ou influente et continuer d'être, bon an, mal an, une belle femme admirée, mais avec peu d'affection ou d'attention pour sa propre et utérine existence. Tous se seraient à jamais tenus loin d'elle, la sentant partiellement absente d'elle-même. Inachevée et somnambule. Son narcissisme a commencé à se briser devant les tableaux d'une exposition. Sa peau ne lui convenait plus. Ni la glace qui la lui renvoyait. La voilà inquiète devant la nuit qui s'installe, l'impression d'être encore un peu éthérée, portée par le rêve qui l'enlève aux vivants : tout un monde né en elle pour trouver un mystère où rester seule. Voilà de quoi, toute sa vie, toutes ses nuits, dans le silence, elle eut si peur. Au point de convoiter les plus belles et possibles images du temps avant elle, cieux de l'art, malaises tremblés, ailleurs assoiffants.