couverture

Des signaux avant la ruine : l'URSS vue par ses écrivains : 1954-1991

Verdès-Leroux, Jeannine

  • Éditeur : Félin
  • Collection : Les marches du temps
  • ISBN 9782866457952
  • Paru le 13 janvier 2014
  • 45,95 $ *
  • Essais

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Résumé

Analyse dans des romans traduits en France de trente romanciers soviétiques, autorisés par le régime, interdits ou clandestins, de la représentation de la société soviétique, de l'enracinement du régime parmi la population et des signes annonceurs de la chute du communisme.

Quatrième de couverture

Dans un livre consacré à Brodski, Yakov Gordine saluait la «survie spirituelle» pendant les décennies «soviétiques» et il mettait en son centre la «résistance indomptable» de la culture à la pseudoculture imposée par le pouvoir. Alertée en 1981 par Braudel sur l'effondrement inévitable du régime communiste avant la fin du XXe siècle, j'ai dès ce moment lu beaucoup de littérature russe pour rechercher la réalité de cette société. Pour écrire ce livre, j'ai repris la lecture de cette littérature qui a été traduite abondamment et par des traducteurs remarquables.. Après le «dégel» amorcé par le roman laborieux d'Ehrenbourg, la «renaissance» s'est affirmée de manière éclatante avec le Docteur Jivago (1958) : la rhétorique édifiante du «réalisme socialiste» était balayée, et le tragique réinstallé. Depuis le Rapport Khrouchtchev (1956), la littérature traduite - qu'elle soit autorisée, ou clandestine ou de l'exil - explorait des terrains essentiels. D'abord, la répression : de la Journée d'Ivan Denissovitch (1963), à Chalamov, en passant par La Faculté de l'inutile de Dombrovski, par Contre tout espoir de Nadejda Mandelstam, on voyait l'ampleur de la répression, la convergence de ces analyses, et la force de cette littérature qui restera. Ensuite, le quotidien : une littérature, moins reconnue car moins spectaculaire, le racontait, comme tissé de morosité, d'angoisses, de peur, parfois d'un au-delà discret, et toujours du tragique, la distance au pouvoir, et, malgré le poids de l'appareil politico-policier, des envies de vivre. Même dans le fantastique, (Boulgakov enfin découvert), ou la dérision (Vénédict Erofeïev dans Moscou-sur-Vodka), la société communiste apparaît dans sa tragique vérité : les vies dénaturées par des malheurs inventés..