couverture

Mangeur (Le)

Chen, Ying

* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.

Résumé

Ying Chen poursuit ici le cycle entrepris avec l'Ingratitude et nous offre un splendide roman de la pérennité des origines, de la mémoire qui ne veut pas mourir.

Quatrième de couverture

Ying Chen poursuit ici le cycle entrepris avec l'Ingratitude et nous offre un splendide roman de la pérennité des origines, de la mémoire qui ne veut pas mourir. Si, dans l'Ingratitude, Ying Chen se penchait sur la figure maternelle, c'est le père ici qui est au centre du Mangeur, où une jeune femme hésite entre les bras de son ami, l'homme qui pourrait peut-être l'arracher à son père, et le ventre de celui-ci, toujours avide de chair fraîche. « Cependant, au moment où je fus brusquement soulevée et vite transportée jusque dans la gorge de mon père, en regardant sans tristesse ni frayeur l'intérieur de mon père où bougeaient les veines et la chair rouge, je ne pus m'empêcher d'éprouver un dégoût envers cette bourdonnante vie interne que mon père considérait comme l'essence de la peinture. Je ressentis un bref regret du rendez-vous manqué, me reprochai de ne pas aimer assez mon ami, de manquer de courage pour me lancer dans un avenir qui m'était maintenant à jamais fermé, suspendu dans l'air frais du dehors, loin de toute vibration corporelle où mon ami et moi nous n'avions pas encore eu de contact physique. Je glissai la tête en bas dans un des tubes paternels, au bout duquel je serai, selon mon père, doucement dissoute et assimilée. Au cours de ma descente vers l'intérieur d'un corps si vibrant et si vrai, que je n'avais pas pu imaginer, devant cette révélation, je commençai à me blâmer de la sécheresse de mon corps et de mon esprit du temps où je vivais encore. J'attribuais cela à un excès d'amour propre, à la plus grande avarice qui consistait à ne pas donner l'amour, à ne pas se donner à un autre. Supposons que mon ami arrivait à temps et commençait sans tarder à me sauver, à ouvrir le ventre de mon père, en ce moment affaibli par le volume du repas, ressemblant à une femme enceinte, que pourrait-il bien se passer? Serais-je vraiment capable d'en sortir intacte et de vivre désormais tel un nouveau-né, loin de mon père, sans mémoire?»