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Est-ce possible de repartir à neuf ?Jeune homme au passé lourd, Jean-François Gagnon peut enfin réaliser son rêve : changer de peau ! À vingt ans, ses études universitaires l’obligent à quitter sa région natale au profit de la grande métropole. Finie la petite vie de banlieue dans un trou comme Sainte-Anne. Finie la persécution des « gars de la place ». Finie l’humiliation. Maintenant, c’est vive Montréal, les colocs, les filles et les manifs pour le plaisir de mettre le feu aux poubelles ! Et Jean-François est bien déterminé à se reconstruire de A à Z. Mais peut-on vraiment faire fi de ses origines ?
Âgé de vingt-cinq ans, donc digne représentant de la génération Y, Pierre-Marc Drouin a fait des études en production cinématographique à l’Université Concordia. Aujourd’hui, il donne des ateliers de cinéma d’animation pour le compte de l’Office national du film. Bien qu’il s’agisse d’un premier roman, Si la tendance se maintient n’est nullement de l’autofiction, puisque l’auteur, de son propre aveu, a pas mal plus de couilles que son personnage !
Extrait :Bien que je fusse apolitique ..., je n’en étais pas moins politisé au départ. J’étais déchiré entre ma mère et mon père, entre le fédéralisme renouvelé et la souveraineté-association. Finalement, j’optai pour Bernard Derome. Un choix sûr. Entre les deux. Je passai d’ailleurs les dix-huit premières années de ma vie à chercher à être « entre les deux ». Dans cette zone grise, latente, où se cachent peureusement les indécis. Je voulais être identifié à rien, n’exister pour personne. Qu’on me lâche, tout simplement. Car du moment où l’on se range dans un camp précis, on se fait des ennemis dans l’autre camp.
