couverture

Trauma colonial (Le)

Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l'oppression coloniale en Algérie

Lazali, Karima

  • Éditeur : La Découverte
  • ISBN 9782707199164
  • Paru le 13 septembre 2018
  • 33,95 $ *
  • Sciences sociales

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Résumé

Psychologue clinicienne, l'auteure s'intéresse aux conséquences psychiques de la colonisation française sur la population algérienne. Elle montre que la violence de la colonisation, la falsification des généalogies ou la négation de la culture de l'indigène ont toujours des répercussions dans la société algérienne contemporaine.

Biographie de l'auteur.e

Karima Lazali, psychologue clinicienne et psychanalyste, exerce à Paris depuis 2002 et à Alger depuis 2006. Elle est l'auteure de nombreux articles et de La Parole oubliée (Érès, 2015).

Quatrième de couverture

Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient.e.s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du « trauma colonial » permettent de comprendre : plus d'un demi-siècle après l'indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France.

Elle montre ce que ces « blancs » doivent à l'extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n'a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom... La « colonialité » fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu'à falsifier le sens de l'histoire. Et en cherchant à détruire l'univers symbolique de l'« indigène », elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : « Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne » (Mohammed Dib). Mais cet impossible à refouler ressurgit inlassablement. Et c'est l'une des clés, explique l'auteure, de la permanence du « fratricide » dans l'espace politique algérien : les fils frappés d'illégitimité mènent entre frères une guerre terrible, comme l'illustrent le conflit tragique FLN/ MNA lors de la guerre d'indépendance ou la guerre intérieure des années 1990, qui fut aussi une terreur d'État.

Une démonstration impressionnante, où l'analyse clinique est constamment étayée par les travaux d'historiens, par les études d'acteurs engagés (comme Frantz Fanon) et, surtout, par une relecture novatrice des oeuvres d'écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Mohammed Dib, Nabile Farès, Mouloud Mammeri...).