couverture

Fin de la modernité juive (La)

Histoire d'un tournant conservateur

Traverso, Enzo

  • Éditeur : La Découverte
  • Collection : La Découverte poche. Sciences humaines et sociales
  • ISBN 9782707192202
  • Paru le 14 novembre 2016
  • 16,95 $ *
  • Sciences sociales

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Résumé

Selon l'auteur, la modernité juive, qui s'est déployée entre les Lumières et la Seconde Guerre mondiale, s'est aujourd'hui essoufflée et, après avoir été un foyer de la pensée critique, les Juifs se sont retrouvés du côté de la domination. L'antisémitisme a cessé de modeler les cultures occidentales pour laisser place à l'islamophobie. C'est ce renversement historique qui est ici analysé.

Biographie de l'auteur.e

Enzo Traverso est professeur de sciences humaines à Cornell University (New York). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, traduits en une douzaine de langues. À La Découverte, il a publié Les Juifs et l'Allemagne (1992), L'Histoire comme champ de bataille. Interpréter les violences du XXe siècle, (2010, 2012) et ta Mélancolie de gauche. La force d'une tradition cachée,XIXe-XXIe siècle (2016).

Quatrième de couverture

La fin de la modernité juive
Histoire d'un tournant conservateur

La modernité juive s'est déployée entre les Lumières et la Seconde Guerre mondiale, entre les débats qui ont préparé l'émancipation des juifs et le génocide nazi. Pendant ces deux siècles, l'Europe en a été le coeur ; sa richesse intellectuelle, littéraire, scientifique et artistique s'est révélée exceptionnelle. Mais la modernité juive a épuisé sa trajectoire. Après avoir été un foyer de la pensée critique du monde occidental, les juifs se sont retrouvés, par une sorte de renversement paradoxal, du côté de la domination. Les intellectuels ont été rappelés à l'ordre et les subversifs se sont assagis, en devenant souvent des conservateurs. L'antisémitisme a cessé de modeler les cultures occidentales, en laissant la place à l'islamophobie, la forme dominante du racisme en ce début du XXIe siècle. Transformée en « religion civile » de nos démocraties libérales, la mémoire de l'Holocauste a fait de l'ancien « peuple paria » une minorité respectable, distinguée, héritière d'une histoire à l'aune de laquelle l'Occident démocratique mesure ses vertus morales.

Dans cet essai novateur, Enzo Traverso analyse cette métamorphose historique. Son bilan ne vise pas à condamner ou à absoudre mais à réfléchir sur une expérience achevée, afin d'en sauver le legs, menacé tant par sa canonisation stérile que par sa confiscation conservatrice.