couverture

Société des victimes (La)

Erner, Guillaume

  • Éditeur : La Découverte
  • Collection : Cahiers libres
  • ISBN 9782707147660
  • Paru le 25 janvier 2007
  • 24,95 $ *

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Résumé

Cet essai tente de savoir comment la cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Selon l'auteur la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur la raison. Cette profusion compassionnelle démontre l'individualisme et l'inégalité de ces sociétés qui préfèrent compatir plutôt que lutter contre l'injustice.

Quatrième de couverture

La société des victimes . Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'oeil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu, donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective qui façonne notre « société des victimes ».. Pourquoi un monde qui n'a jamais semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime, une rivalité mimétique incessante entre les communautés... La cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais l'humanisme..