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Au milieu du désert israélien, vit une famille centrée autour de la mère qui part à l'aube et ne revient que tard le soir, après avoir fait le ménage dans des maisons bourgeoises. Autour d'elle, Corinne, sa fille, déjà mariée, Sammy, son fils, menuisier, la grand-mère qui prend soin de l'enfant qui n'a pas été désiré et Maurice, son mari, qui erre comme une ombre. Prix Alberto Benveniste 2013.
Une famille dépareillée dans une baraque au milieu des ronces d'un vieux quartier d'immigrés en Israël. Le père, révolutionnaire séfarade déçu, est l'éternel absent qui va et vient comme une ombre. La mère tient tête à l'échec en faisant de la «baraque» un coeur palpitant, un espace ouvert qui comble tous les manques. Il y a la soeur, Corinne, grande coquette, et le frère, Sami, serrurier fou au grand coeur. Et «l'enfant», qui n'a pas de prénom, mais un regard et des oreilles qui enregistrent comme un sismographe le bruit des pas et des humeurs. Nonna - la grand-mère - la couve à sa manière et raconte par bribes l'Égypte perdue, les secrets troublants. Surtout quand la mère part à l'aube pour aller faire le ménage chez d'autres et ne revient qu'à minuit.. Ronit Matalon nous offre avec Le bruit de nos pas un texte d'une sensibilité et d'une poésie inouïes sur une famille immigrée, démantelée. Sous sa plume, un quartier de baraques et ses habitants deviennent un monde, s'ouvrent à tous les lieux de la planète où la précarité est aussi un concentré d'humanité, «dans le silence absolu et scandaleux de l'alliance de l'amour»..
